La mode est à l’intox. Aux « fake news » comme il est devenu incontournable de les appeler. Et nous sommes gâtés dans le domaine. On peut désormais nous faire avaler n’importe quoi. Peu de
gens vérifient ce qu’ils aperçoivent rapidement sur leurs flots de nouvelles inutiles défilant sans répit sur les fameux réseaux. Pire, les robots, qui remplacent les secrétaires dans les agences de presse, propagent
en boucle et sans état d’âme – ce sont des robots – des affirmations souvent erronées.
Pire encore, les nouvelles avancées techniques de nos petits génies de l’informatique ne permettent plus
aux éventuels curieux de démêler le vrai du faux en termes d’image. Vous pouvez aujourd’hui insérer la tête de votre président sur le corps d’un acteur de porno et diffuser le film dans le monde entier
sans qu’aucun outil ne permette de repérer le montage ! Quel progrès !
(Les pros appellent ça le « deep fake ». Il est intéressant de constater que dans ce cas, ce que les progrès
techniques permettent d’approfondir, c’est le mensonge…)
J’ai donc tendance à me méfier de ce que j’entends aux infos, dont j’use déjà en portion congrue, et uniquement via la radio. Le
doute est ma règle « jusqu’à être plus ample informée » comme on disait avant. Récemment, j’ai tout de même dressé l’oreille lors d’un flash info du matin, en espérant
être tombée sur une émission d’humoristes belges (clin d’œil aux auditeurs de France Inter).
Une journaliste m’annonçait, sans précautions, l’avancée de projets interspatiaux :
il était question d’envoyer sur Mars, bien avant les hommes, une colonie de bactéries fouisseuses. Des pros de la mine, ne craignant ni la chaleur, ni le manque d’oxygène et, ô bonheur, non syndiqués. Capables
d’extraire sans rechigner, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les fameux composants, dits rares, nécessaires à la fabrication des portables « nouvelle génération ».
D’après les
dernières sondes voyageuses, ces minerais, jusqu’ici la richesse de l’Afrique mais à présent surexploitée par les Chinois, semblent regorger dans le sous-sol de la planète rouge. Il faut donc vite se les approprier.
Le détenteur du brevet d’exploitation sera ainsi assuré de régner pour quelques années à venir sur les terriens décervelés.
La Terre enfin devenue invivable grâce à l’homme, détruisons
la planète suivante avant même d’y avoir mis un pied. On gagnera du temps.
Info vérifiable ou intox fantaisiste ?
Projet scientifique réel ou imbécillité humaine profonde ?
Espoir
ou avertissement ?
Honnêtement, je n’ai pas (encore) d’avis.