Je me suis décidée. Vivant depuis cinq ans dans un pays européen, je peux donner mon avis lors des consultations locales. Décidément déçue par les
décisions dictatoriales et destructrices du despote actuel – j’ai écrit « despote » pour le plaisir de l’allitération, bien qu’en orthodoxie, un despote soit un évêque et non le
maire –, déçue donc, j’ai pensé le faire savoir. Sans illusion, mais qui sait ? Une simple déclaration en mairie et j’ai commencé à étudier les programmes des trois candidats de l’opposition
à la municipalité. Excellents cours de vocabulaire grec. Ici comme ailleurs, les politiques utilisent un langage « inouï » au sens propre. Je cherche quelques traductions dans le dictionnaire mais je ne retiens pas
les mots. Inutile. Je n’aurai jamais l’occasion ni de les entendre ni de les prononcer dans la vie courante. Pas grave, je comprends l’essentiel.
Mais le fonctionnement
du vote m’échappe encore un peu. Si j’ai bien compris, je choisirai une parmi les quatre têtes de liste (quand je dis une, vous pensez bien qu’il s’agit de quatre hommes) et on m’indiquera combien de croix je suis
autorisée à mettre devant les noms de ses colistiers qui m’agréent. Sur quels critères est déterminé le nombre de croix, là, je n’ai pas encore saisi.
Quant aux européennes côté grec, nulle trace visible. Ni campagne, ni affiche, rien, on n’en entend pas parler. Pourtant le vote est bien organisé en même temps que les municipales. Encore un mystère
à élucider. Voilà un dimanche qui promet d’être instructif.
Instructif, et désespérant par la même occasion car j’augure mal des
résultats globaux. La campagne française, de mon point de vue, n’a été qu’une éprouvante démonstration des aveuglements et des égotismes de petits chefs obtus. Le monde et l’humanité
sont proches, très proches, de l’extinction, mais chacun ne se préoccupe que de son seul bien-être, pas même de celui de ses propres enfants... Y a-t-il encore des mots pour qualifier notre criminelle stupidité ?