Et voilà ! Bardot a remis son maillot. Macron, notre Jupiter tonnant, est remonté sur son nuage pour tancer ses ministres. Claude, Jeanne et Mireille nous ont quittés en douce. Comme les touristes sur les quais de Gythio qui
se sont éclaircis peu à peu jusqu’à disparaître.
Septembre est là. « Kalo mina », un joli mois, se souhaitent les Grecs à chaque premier jour du mois. Chaque lundi, c’est
un « kali evdomada », une jolie semaine, qui remplace le bonjour habituel. Rappel sonore du temps qui s’écoule et de ses différentes graduations. J’aime bien.
Ça m’aide à scander
un peu un calendrier qui m’échappe de plus en plus. Les jours filent ou s’étirent, s’éparpillent ou s’empilent, brillent ou s’effacent. La notion de semaine n’existerait plus sans la venue d’une
femme de ménage qui me sort du lit tous les mardis matins. Quant aux mois, j’en compte un peu moins chaque année. Quel dieu malicieux m’a volé le temps ? Je ne sais pas.
Mais il a bel et bien disparu de ma vie et
nulle horloge ne me le rendra. D’ailleurs, qu’en ferais-je ?
J’aime bien l’idée de son inexistence réelle. De sa création ponctuelle par la seule force de la pensée au fil du vent et des jeux
de la vie. Et n’être plus minutée, mesurée, calculée est pour moi la vraie valeur ajoutée de la sortie des activités tarifées, le vrai sens de « gagner sa vie ». Sans la compter. Sans
qu’on vous la compte.