Et comme tous les ans en ce jour du plongeon, le ciel est gris, les nuages menaçants, les quais encore luisants de la pluie qui a battu les terrasses toute la nuit, et il fait froid. C’est, je crois bien, mon cinquième 6 janvier
en Grèce, jour férié orthodoxe intégré à la constitution nationale. Souvenir du lointain baptême d’un bébé censé apporter paix et amour sur terre. Hmm… Peut-être les hommes
de bonne volonté ont-ils disparu avant de pouvoir comprendre le message…
Il faut plus que de la bonne volonté aux jeunes gens qui s’apprêtent à plonger dans les eaux fraîches du port pour récupérer
la croix enbijoutée que va y lancer le pope assisté de toutes les autorités politiques et militaires du village. Ici aussi, on est chrétien ET dirigeant, l’un ne va pas sans l’autre, ou plus exactement le second ne peut
pas l’être sans le premier. Le résultat ? Bof ! Comme partout ailleurs, on y manque d’amour et de décisions citoyennes. Je ne sais pas, façon de parler, si Fillon sera plus performant sous la double casquette
qu’il arbore désormais fièrement. Je suis juste lasse de ces étalages confessionnels mortifères, de quelque obédience qu’ils soient, qui ne sont que sources de haine et d’exclusion.
Les jeunes ne
plongeront dans l’eau glacée tout à l’heure que pour remonter un symbole chamarré de pierres précieuses certes mais bien vidé de tout sens humain, simplement humain.